PROBLEMATIQUE D’ACCÈS AUX STRUCTURES SANITAIRES PUBLIQUES DANS L’ESPACE RURAL ET URBAIN DE LA SOUS-PRÉFECTURE DE BOUAKÉ (CENTRE, COTE D’IVOIRE)
Résumé
Depuis 1960 en Côte d’Ivoire, les acteurs de développement se sont engagés à assurer un
accès équitable de tous les citoyens aux centres de santé publics. Malgré leurs
investissements importants, l’accès aux équipements sanitaires demeure une
problématique dans l’espace urbain et rural de la sous-préfecture de Bouaké. Cet article
vise à comprendre les facteurs de l’accès difficile aux structures sanitaires publiques en
espace rural et urbain de la sous-préfecture de Bouaké. Pour y parvenir, la méthodologie
a fait appel à la documentation, l’observation du terrain, l’enquête par questionnaire,
aux entretiens et aux outils informatiques (l’application OSMTracker, les logiciels IBM
SPSS Statistics 20, ArcGIS 10.5, Microsoft Word version 2016 et Excel version 2016). Les
résultats obtenus montrent que l’offre des infrastructures sanitaires dans la sous
préfecture de Bouaké est constituée de 34 centres de santé de premier contact, 1 centre
hospitalier régional et 1 centre hospitalier et universitaire (CHU). Malgré cette offre
importante de centres de santé, 35% des ménages parcourent plus de 5 km pour les
atteindre dans la sous-préfecture de Bouaké. Ce taux est de 45% en espace rural contre
34% en espace urbain. Cela résulte de l’inégale répartition des structures sanitaires
publiques dans la sous-préfecture de Bouaké. Les ménages des quartiers périphériques
de la ville de Bouaké, ainsi que ceux des villages dépourvus de centres de santé sont les
plus affectés par ce difficile accès géographique. Par ailleurs, 55 % des ménages
interrogés trouvent que le temps d’attente dans les services de santé publics est long.
Aussi les contraintes économiques contribuent-elles à l’accès difficile aux services
sanitaires. En effet, 37% des ménages interrogés ont un revenu financier mensuel inférieur à 22 110 F CFA, soit une dépense journalière en deçà de 737 F CFA. En espace
rural, cette proportion est encore plus élevée, soit 41% des ménages. Ces ménages
éprouvent donc de contraintes financières à accéder aux services sanitaires dans la sous
préfecture de Bouaké.