FEMME ET VIVRIER DANS UN CONTEXTE DE REDYNAMISATION DE L’ÉCONOMIE DES MÉNAGES RURAUX DANS LA SOUS-PRÉFECTURE DE KATIOLA
Résumé
La Côte d’Ivoire dès son accession à l’indépendance a fait de l’agriculture le pilier de
son économie. La production agricole, essentiellement fondée sur les cultures de rente
telles que le café et le cacao était tenu par les hommes comme acteurs principaux, et
les femmes comme opératrices de soutien. Suite à la chute des coûts mondiaux des
matières premières agricoles consécutives à la crise économique de 1980, et les effets
des variations climatiques, les femmes s’organisent pour se positionner comme de
véritables pourvoyeuses à l’économie des ménages ruraux. Cette étude a pour objectif
de mettre en évidence le rôle moteur des femmes dans le renforcement de l’économie
des ménages ruraux. Les données utilisées dans le cadre de cette étude sont de nature
qualitative et quantitative, issues de sources secondaires et primaires. Les enquêtes de
terrains ont permis d’investiguer auprès de 290 productrices et 80 commerçantes de
vivriers reparties entre 13 localités de la sous-préfecture de Katiola. Il ressort que
l’activité vivrière est une activité très importante dans la sous-préfecture de Katiola,
tant en termes de sécurité alimentaire que de revenus. 65% des femmes jugent très
rentable l’activité vivrière. Les femmes s’adonnent à la production d’une diversité de
produit vivrier à proportion de 62% de légumes, 20% céréales et 18% tubercules. Les
femmes engrangent des bénéfices moyens annuels compris entre 200 000 Francs CFA
et 400 000 Francs CFA chez 62% d’entre elles et de plus de 400 000 francs CFA chez 9%.
Au niveau des effets sociaux, les revenus de l’activité vivrière concourent à la
satisfaction des besoins alimentaires des ménages, à la scolarisation des enfants, aux
dépenses de santé ainsi qu’à la mise à l’abri de l’extrême pauvreté monétaire.
Mots clés : Katiola, Autonomisation des femmes, Economie des ménages ruraux,
Sécurité alimentaire, Vivrier.