IMPACT DE LA CRISE SECURITAIRE SUR LA MISE EN VALEUR DES RESSOURCES NATURELLES DANS LA COMMUNE RURALE DE BOSSO AU NIGER
Résumé
Cet article analyse l’impact de la crise sécuritaire sur la mise en valeur des ressources
naturelles dans la Commune Rurale de Bosso au Niger. Ces ressources sont constituées
du foncier agricole, des enclaves pastorales, des ressources en eau, halieutiques et les
ligneux. La méthodologie utilisée a priorisé les approches qualitative et quantitative
basées sur un échantillonnage raisonné dans la collecte de donnée. Le modèle
d’analyse PEIR (Pression, Etat, Impact et Réponse) a été adopté pour le traitement et
l’analyse des données. Les résultats de recherche ressortent que cette commune
dispose d’énormes potentialités naturelles. Mais suite au conflit lié à Boko Haram,
plusieurs changements sont intervenus dans les pratiques agro-sylvo-pastorales. Il
s’agit principalement pour l’agriculture des difficultés d’accès aux champs (78,46%),
l’évolution des accords dans les modes d’accès à la terre (63,46%), l’inaccessibilité aux
intrants (52,44%), les difficultés d’écoulement des produits (33,84%) et l’abandon de
l’activité (19,16%). Pour l’élevage, on note principalement les difficultés d’accès aux
zones de pâturage (88,22%) et aux points d’eau (66,17%), l’enlèvement des animaux
(39,54) et la cherté du fourrage. Pour la pêche, les changements sont constitués des
difficultés d’accès aux zones de pêche (49%), de la concurrence avec l'arrivée de
nouveaux pêcheurs (18%), de l’évolution des accords d’accès (16%) et de la baisse du
prix (7%). En fin pour le bois, il s’agit des difficultés d’accès aux zones de collecte (47%), la diminution des espaces boisés (18%) la concurrence dans la collecte du bois
avec l’arrivée des nouveaux acteurs (15%) et la flambée du prix (7%). Face à cette
situation, l’Etat et ses partenaires doivent renforcer les mesures de sécurité dans les
zones de production et créer les meilleures conditions pour le retour des populations
déplacées internes de cette commune dans leurs villages d’origine.