LES FACTEURS DE L’ESSOR DE LA CULTURE DE L’ANACARDE DANS LA ZONE DENSE DE KORHOGO (NORD DE LA CÔTE D’IVOIRE)
Résumé
Dans le Nord ivoirien, singulièrement dans la zone dense de Korhogo, la culture du
coton et celle des vivriers étaient les deux cultures traditionnelles qui entretenaient
des rapports d’interdépendance et même de complémentarité. Mais, avec la crise de
la filière coton, dans les années 90, plusieurs difficultés apparaitront et seront à
l’origine de la baisse drastique du pouvoir d’achat des paysans. Pendant ce temps, la
noix de cajou issue de la culture de l’anacarde connait un marché international
prometteur. Les paysans commencent à adopter massivement cette culture au
détriment du vivrier et même le coton. Cette situation pose le problème de la
pérennisation des cultures vivrières face au développement de la culture de
l’anacarde dans la zone dense de Korhogo. Pour mieux comprendre cette
problématique, une enquête de terrain a été menée de 2016 à 2017 auprès de 346
exploitants d’anacarde et 30 exploitants de vivriers. Des entretiens ont été réalisés
avec les chefs de terre, de village, responsables d’associations d’anacarde et de
vivriers et les différentes autorités administratives. Finalement, l’étude a montré que
la culture de l’anacarde se fait au détriment des cultures vivrières et cela à travers
l’état des lieux de la culture de l’anacarde et des vivriers. L’engouement pour la
culture de l’anacarde est déterminé par les facteurs socio-politiques et naturels, mais
aussi des facteurs d’ordre économique. Au-delà de ses effets induits, la culture de
l’anacarde du fait de son caractère pérenne peut à la longue occasionner une
situation d’insécurité alimentaire.
Auteur.e.s
YEO Watagaman Paul, KOUAME Dhédé Paul Eric, DJAKO Arsène.